La conduite sous l’influence de drogues est un des facteurs de risque des accidents graves de la route. Des études scientifiques montrent que le THC (tétrahydrocannabinol) altère la capacité de conduire. Il agit sur le système nerveux central, ralentissant le traitement des informations et diminuant les facultés de réaction. Il réduit également la capacité de concentration, ce qui rend difficile la gestion des situations de trafic complexes.
Des études montrent par ailleurs que le THC est susceptible de fausser l’appréciation des distances et des vitesses, ce qui peut amener les conducteur·rices à prendre davantage de mauvaises décisions. D’une manière générale, la consommation de cannabis entraîne un comportement mal assuré sur la route. Les conducteur·rices maintiennent par exemple moins bien leur trajectoire, ce qui affecte la stabilité du véhicule.
Ces effets dangereux peuvent se manifester dès une faible concentration de THC dans le sang. Le risque est encore accru lorsque le cannabis est associé à l’alcool ou à d’autres substances.
Impossible de fixer une valeur limite pour les conducteur·rices
Il n’est pas possible de définir une limite à partir de laquelle le THC entrave la capacité de conduire, car on ne peut pas déterminer avec précision à partir de quelle concentration de THC dans le sang les différentes altérations des capacités humaines se produisent. Cela s’explique notamment par le mode d’absorption du THC et sa diffusion dans l’organisme. Il passe en effet très rapidement du sang aux tissus, mais le retour dans le sang ne se fait que lentement.
Le contrôle du respect d’une telle limite serait par ailleurs particulièrement dispendieux, car la concentration de THC dans l’organisme, contrairement à celle de l’alcool, ne peut pas être mesurée à l’aide d’un simple test de l’haleine mais nécessite toujours une prise de sang, ce qui compliquerait la tâche de la police. Il existe également un risque d’incertitude juridique. La dégradation du THC par l’organisme n’est en effet pas linéaire, si bien qu’il n’est pas possible de calculer rétroactivement la concentration de THC présente dans le sang au moment de la conduite, comme on le fait pour l’alcool.
Impossible d’estimer la consommation admissible
Actuellement, la teneur en THC n’est pas ou pas suffisamment déclarée dans les produits qui contiennent cette substance. Aussi, les consommateur·rices ne seraient pas en mesure d’estimer la quantité de cannabis qu’ils·elles seraient autorisé·es à consommer avant d’atteindre une éventuelle limite. Et même si la teneur en THC était connue, cela resterait difficile. En effet, la concentration de THC dans le sang dépend aussi d’autres facteurs comme la fréquence ou le mode de consommation (cannabis fumé ou ingéré).
Tolérance zéro pour une meilleure sécurité routière
D’une manière générale, l’introduction d’une valeur limite entraînerait très probablement une hausse du nombre de conducteur·rices circulant sous l’influence du THC. Compte tenu des éléments scientifiques disponibles, le BPA est donc favorable au maintien de la tolérance zéro pour le THC sur les routes suisses. Il est convaincu que cette réglementation claire, pour laquelle il n’existe aucune alternative valable du point de vue de la prévention routière, constitue la meilleure protection contre les accidents liés au cannabis.