En arrière-plan, le soleil fait scintiller le lac Majeur. Locarno se montre sous son côté carte postale, mais l’équipe du BPA n’a d’yeux que pour la situation routière. Quels dangers cache cette route? Quelles mesures permettraient d’améliorer la sécurité des usagères et usagers?
Emanuele Giovannacci, expert en technique de la circulation, examine la situation avec Pascal Agostinetti, chef délégué à la sécurité du BPA et interlocuteur direct des communes tessinoises. L’échange entre les deux spécialistes est important, car il garantit la transmission des bonnes recommandations aux personnes compétentes au sein des communes par exemple.
Examen au laser des dangers potentiels
L’analyse des situations de circulation représente une part significative du travail d’Emanuele Giovannacci au BPA comme conseiller en technique de la circulation. À partir de la situation sur le terrain, le spécialiste explique comment il procède à une telle analyse de sécurité routière, appelée Road Safety Inspection (RSI) en jargon technique. «Je commence par contrôler différents éléments, comme la largeur de la chaussée, la distance de visibilité aux intersections, la vitesse ou les obstacles au bord de la route et sur les voies cyclables. Ensuite, j’évalue les risques et je formule des recommandations à l’intention des donneurs d’ordre.» Ces mesures de sécurité se basent sur une vaste expertise: les lois et ordonnances, en premier lieu, auxquelles s’ajoutent les normes VSS et SN ainsi que, bien entendu, la vaste base de connaissances du BPA en matière de prévention des accidents. On citera notamment les instruments de sécurité de l’infrastructure ISSI, élaborés par le BPA en collaboration avec la Confédération, ou encore la base de données EVAMIR, où le BPA saisit les données relatives aux projets de sécurité routière effectués afin d’évaluer l’efficacité des mesures.
Obtenir des résultats grâce à une expertise indépendante
Améliorer l’infrastructure routière sécurise durablement la circulation. Sur les routes lisibles et tolérant les erreurs, le nombre d’accidents est nettement moins élevé, car les conductrices et conducteurs adoptent intuitivement le bon comportement. Cette prévention structurelle constitue donc une tâche centrale du BPA.
Dans de nombreux projets routiers, les aspects sécuritaires peinent à s’imposer face aux arguments politiques et économiques, comme l’a souvent remarqué Emanuele Giovannacci dans ses postes précédents. Le BPA, quant à lui, adopte une position neutre: «Ici, je peux me concentrer à 100 % sur les aspects purement techniques de la sécurité routière pour protéger les personnes des dangers. Cela me convient, j’y trouve le sens de mon travail. Je vois un grand potentiel d’amélioration, en particulier dans notre canton où la voiture occupe clairement la première place.» Que recommande-t-il concrètement pour la route qu’il analyse aujourd’hui? «La priorité absolue est de limiter la vitesse à 30 km/h. Nos évaluations montrent que cette mesure permet d’éviter 38 % des accidents graves en localité sur les tronçons limités à 50 km/h. Il serait également important de séparer le trafic cycliste du trafic piétonnier.»
Feu sacré pour les chiffres et les statistiques
Emanuele Giovannacci passe son temps libre avec sa jeune famille. Dans ses heures paisibles, il se plonge dans les statistiques. Pas seulement dans les domaines liés à son travail: «Si je n’aimais pas mon poste au BPA, je postulerais en tant qu’analyste de données auprès de mon club préféré, l’Inter de Milan», glisse-t-il en riant. Il se sent pourtant à sa place au BPA, où il peut faire une différence avec sa passion pour le monde fascinant des chiffres. «Il n’est pas toujours facile de légitimer des mesures de sécurité, par exemple dans les communes. Je m’appuie sur les faits et données pour renforcer mes arguments. Je demande souvent aux gens: ‹Savez-vous quel est le coût économique des accidents de la route en Suisse?› Silence. ‹4 milliards de francs par an.› Notre travail a aussi une valeur économique, ce qui a déjà convaincu de nombreux sceptiques.»
«À la fin de la journée, je veux me sentir bien.»
Malgré cette gymnastique de chiffres, la collégialité et les relations humaines ont aussi leur place dans la vie quotidienne d’Emanuele Giovannacci. «Je sens une ouverture d’esprit ouvert au sein de nos équipes du BPA. Les bonnes idées sont toujours les bienvenues, même les suggestions des plus jeunes comme moi. D’ailleurs, je suis beaucoup plus souvent en contact avec les gens qu’avant. À travers mes formations, je diffuse le savoir-faire du BPA au Tessin. Les retours des ingénieur·es et planificateur·rices participant·es confirment que nous apportons quelque chose de concret.»
Grâce à la part importante de télétravail, Emanuele Giovannacci dispose également de beaucoup de temps pour sa vie de famille. Outre le plaisir apporté par son travail, cette flexibilité contribue grandement à exaucer son souhait: «À la fin de la journée, je veux me sentir bien.»
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